Le Pavot

Il faut bien, quand le coeur s’ouvre,
que sa coque périsse,
comme une peau de cigale qui aurait fait son temps.
Il faut bien que ses coutures craquent,
car son souffle est plus grand à présent, et ses bras grands ouverts vers le ciel.

Si tu regardes au pied du pavot,
tu verras sa mue verte, éparse et vaincue, repoussée en lambeaux usés.
Mais ne sois pas triste, petite fille ! La fleur n’est pas morte ! Bien au contraire…

Elle entrebâille sa porte pour qu’enfin la lumière,
Pour qu’enfin la lumière,
embrase la passion de ses pétales rouges.

« Et à ses pieds ? », tu dis ?
Rassure-toi aussi :
Sous la robe abîmée
Crépite une pluie de graines
Tombées de l’an passé
Et déjà presque reines

Une réflexion sur “Le Pavot

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